GERARD MATERNA

Haut Potentiel
Gérard Materna

1 Pager settings
  • Retour aux accompagnements
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
  • Section name
Photo
Je m'intéresse depuis longtemps au Haut Potentiel. Non seulement parce que plusieurs membres de ma famille en sont mais aussi parce que j'en ai rencontré de tous les styles par les hasards de la vie ou en consultation. Sur le plan théorique, je me suis renseigné un peu partout, j'ai lu des livres et des articles et regardé des vidéos, etc. Par la force des choses, j'ai aussi développé une expérience de terrain, "les mains dans le cambouis", avec les adultes et enfants HP qui m'entourent ou que j'ai rencontrés. Quelle richesse! :-)

Selon mon expérience, les enfants et adultes à Haut Potentiel sont "différents" mais aussi "comme tout le monde"  (voir mon article "Haut Potentiel: étiquette utile?" ci-dessous). Comme tout le monde, ils rencontrent des difficultés dans leurs vies ou pas, ils sont heureux ou malheureux, ils ont beaucoup d'amis ou pas, ils ont des succès et des échecs, ils rencontrent de problèmes scolaires/professionnels ou pas, etc. Et ils ont aussi leurs particularités. Ils sont souvent en décalage par rapport à leur age, il se posent des questions d'ados ou d'adultes parfois dès la petite enfance. Paradoxalement, c'est souvent l'estime de soi et enthousiasme qui souffrent le plus chez eux. Leur grande intelligence et leur grande sensibilité les piègent parfois dans des systèmes de croyances complexes ou des "filtres de perception" qui distordent la réalité. Autant la grande intelligence et la grande sensibilité peuvent générer des idées "géniales" quand tout va bien, autant les difficultés rencontrées peuvent être "géniales" également et nécessiter un accompagnement particulier.

Haut Potentiel: étiquette utile?

Photo
Dans cet article, je remets en question la notion du Haut Potentiel en tant qu'étiquette tout en identifiant son utilité dans mes accompagnements thérapeutiques et dans la vie de famille de tous les jours.
 
La notion de Haut Potentiel est difficile à cerner. La première raison, c'est qu'elle est intimement liée à la notion d'intelligence qui elle-même est difficile à définir, d’autant qu’il y a plusieurs types d’intelligence. La seconde, c’est qu’initialement, seuls les HP qui consultaient et qui avaient donc des difficultés étaient étudiés. HP est alors devenu synonyme de “supérieurement intelligent à problèmes”.
 
On dit aussi que les HP ont une intelligence qualitativement différente, qu’ils pensent différemment, en arborescence. Or tout le monde utilise la pensée divergente (associations d’idées, liens entre les choses et les concepts, génération de nombreuses idées et solutions, qualités habituellement associées au cerveau droit) et la pensée convergente (synthétiser, décider, trier les solutions pour sélectionner la plus adéquate, qualités habituellement associées au cerveau gauche). La pensée en arborescence des HP est sans doute une pensée divergente dont la vitesse et le nombre de concepts traités en même temps sont sensiblement plus élevés que chez la moyenne des gens. Certains HP ont également une pensée convergente très efficace et ne rencontrent pas ou peu de problèmes scolaires ou professionnels alors que d’autres (souvent ceux qui sont décrits dans la littérature) se perdent dans le foisonnement de leur pensée divergente qui part dans tous les sens en même temps et sont peu adaptés aux systèmes scolaire et professionnel classiques qui favorisent un mode de pensée plus linéaire et synthétique.
 
Il semble communément admis qu’il y a deux grandes catégories de HP. On leur donne plusieurs noms HPI/HPE (I pour intellectuel et E pour émotionnel), Laminaires/Complexes, Homogènes/Hétérogènes, etc. Cela se vérifie en pratique chez les HP que je rencontre et dans mes consultations. Personnellement, je résumerais ces catégories en “cerveau droit dominant” (émotionnel, intuitif, pensée divergente, symbolique, associative, etc) et “cerveau gauche dominant” (intellectuel, pensée convergente, synthétique, organisée, ...). Mais à nouveau, ce n’est pas spécifique aux HP. Tout le monde a un cerveau gauche ou droit dominant ou les deux en équilibre.
​

Photo
​Pour ma part, je pense que l’étiquette “HP” est à la fois trop restrictive et trop vague. Trop restrictive parce que nous sommes tous quelque part sur l’échelle du “potentiel” intellectuel et émotionnel. Il n’y a pas de seuil magique sur cette échelle. Chacun exprime son potentiel de manière unique, il y a autant de types de “potentiels” que d’individus. Trop vague aussi parce que, comme tout le monde, certains rencontrent des difficultés et d’autres moins, certains ont une pensée divergente dominante (créatifs, intuitifs, cerveau droit, ...) et d’autres une pensée convergente dominante (synthétiques, organisés, cerveau gauche, ...) ou même les deux en équilibre.
 
Là où ces notions deviennent intéressantes (et ce qui m’aide concrètement dans ma pratique et dans ma vie de famille), c’est que je peux voir des caractéristiques communes aux troubles rencontrés par des personnes qui sont assez hautes sur l’échelle du “potentiel” et dont le cerveau droit est dominant ainsi que chez les personnes hautes sur cette même échelle et dont le cerveau gauche est dominant. Chez les HP dont le cerveau gauche est dominant, l’intelligence se piège elle-même à partir de fausses hypothèses sur la vie (par exemple, tous les hommes sont comme ceci ou les femmes comme cela, la vie est forcément une lutte, etc, etc). Il en découle tout un système complexe de croyances nocives et limitantes. Leur profil est plutôt “désaffectivé”, tout est intellectualisé, y compris les émotions. Chez les HP dont le cerveau droit est dominant, l’intelligence se piège à partir de mauvaises associations, de symboliques erronées, de généralisation. (Par exemple chez un enfant, l’association entre une femme vampire vue à la télé la veille et le sourire de sa grand-mère, qui lui ressemble vaguement, lui fait croire que sa grand-mère veut le manger.) Il en découle ce que j’appelle des “filtres de perception”. La réalité est vue à travers ces filtres qui vont la distordre. Leur profil est plutôt “hyper-émotif”, la peur est fort présente et se déclenche sans qu’on sache toujours pourquoi.
 
En conclusion, la notion de Haut Potentiel est difficile à définir et à objectiver mais elle m’est utile de par l’émergence de similitudes dans les difficultés rencontrées chez des individus dont le potentiel intellectuel et/ou émotionnel est élevé. Quand l'intelligence est utilisée à partir d'hypothèses justes et fait des associations qui ont du sens et quand la pensée divergente est combinée à la pensée convergente, c'est la réussite et les idées "géniales". Quand les hypothèses sont fausses, que les liens n'existent pas ou que la pensée n'est que divergente, c'est la pagaille et les problèmes également "géniaux".